OMC: NOUVELLES 2011

CONFÉRENCES MINISTÉRIELLES: 8ème, GENÈVE, 2011


“MC8” = huitième Conférence ministérielle de l’OMC, Genève 2011

> Conférence ministérielle de Genève 2011
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> Qu’est-ce qu’une conférence ministérielle?
 
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NOUVELLES COMPLÈTES

 

CET ARTICLE a pour objet d’aider le public à mieux comprendre les questions traitées à l’OMC. bien que tout ait été fait pour garantir l’exactitude des renseignements qui y figurent, l’article ne préjuge pas des dispositions des gouvernements membres.

Le Samoa et le Monténégro deviendront Membres 30 jours après avoir notifié à l’OMC la ratification de l’accord, comme pour la Russie dont l’accession a été approuvée la veille.  Une quatrième accession, celle du Vanuatu a déjà été approuvée.

La Conférence ministérielle s’est achevée avec l’adoption de décisions sur les points suivants:

 

Le Président: “cela ne doit pas se dissiper”

Le résumé final du Président Olusegun Olutoyin Aganga, Ministre du commerce du Nigéria, incluait des “éléments d’orientation politique”, correspondant à la vision commune qu’avaient les Membres de la situation actuelle de l’OMC, et un compte rendu des deux jours de discussions informelles entre les Ministres sur diverses questions liées à l’OMC.

Le Président a dit aux Ministres que la Conférence avait été importante à trois égards:

  • un certain nombre de décisions positives avaient été prises, y compris les accords d’accession concernant les accessions de la Russie, du Samoa et du Monténégro, et les sept décisions ministérielles;
  • la Conférence avait envoyé un message collectif fort indiquant que l’OMC était plus que jamais importante pour le monde;
  • les Ministres avaient eu des dialogues importants.
“Il est essentiel que nous ne laissions pas cette embellie politique se dissiper” a déclaré le Président.  Il a dit qu’il espérait que le dialogue informel instauré lors de cette réunion se poursuivrait.

 

Le Directeur général: “ne sciez pas la branche sur laquelle vous êtes assis”

“Remettez-vous au travail, mes amis,” a lancé aux Ministres le Directeur général, Pascal Lamy. “Ainsi, vous montrerez que vous vous souciez du système commercial multilatéral, que vous vous souciez de l’OMC, que vous voulez contribuer à trouver des solutions à la crise économique.”

Cela inclut des travaux concernant les négociations dans le cadre du Programme de Doha pour le développement:  “Le PDD — dont on a si souvent dit qu’il était mort, que l’on a qualifié de négociations du passé, que l’on a décrit comme un échec — est d’autant plus important aujourd’hui qu’une crise encore plus profonde que par le passé se profile.”

La Conférence était une première étape, a dit M. Lamy.  Les Ministres ont reconnu que les négociations étaient dans une impasse et qu’il leur fallait étudier des approches de négociation différentes.  L’OMC a du pain sur la planche.

M. Lamy a fait observer que ce serait sa dernière Conférence ministérielle — son mandat s’achève mi-2013, avant la tenue probable de la prochaine Conférence bisannuelle.

“Je suis profondément convaincu de la nécessité de conserver une OMC forte et cohérente” a-t-il déclaré.  “De remplir les objectifs qui lui ont été prescrits, à savoir relever les niveaux de vie, réaliser le plein emploi et un niveau élevé et toujours croissant du revenu réel et de la demande effective.  De contribuer au développement durable. …”

“… Je suis, plus que jamais, convaincu que le courage et la volonté politiques peuvent faire la différence et nous aider à surmonter les difficultés.  Je suis plus que jamais convaincu qu’une attitude attentiste ne sera pas profitable.”

Pascal Lamy a cité un proverbe russe:  ne sciez pas la branche sur laquelle vous êtes assis.  “C’est un dicton approprié en temps de crise” a-t-il dit, “au moment où les gouvernements cherchent des mesures drastiques pour faire face aux importants problèmes sociaux et économiques”.

La conférence de presse finale est disponible en cliquant ici.

 

Les séances de travail

Avant cela, les Ministres ont mené à terme deux jours de discussions informelles — “séances de travail” — axées sur les trois thèmes suivants:

 

Commerce et développement

Les Ministres et autres chefs de délégation ont poursuivi leurs discussions du jour précédent. De nouveaux intervenants ont rappelé que le commerce était un moteur du développement.  Plusieurs délégations ont dit qu’il était nécessaire pour cela de supprimer les obstacles au commerce et de permettre à leur pays d’accroître leurs exportations, certains appelant même à une suppression des obstacles non tarifaires telles que les normes techniques et les normes de sécurité.

De nombreux intervenants ont évoqué l’accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent pour les pays les moins avancés, certains représentants de pays développés faisant remarquer qu’ils appliquaient déjà ce régime à 100 pour cent des produits, et des représentants de pays en développement à revenus plus élevés indiquant qu’ils l’appliquaient eux aussi à certains produits.

Certains ont mis l’accent sur l’agriculture et sur la nécessité d’éliminer les distorsions du marché causées par les subventions et les droits d’importation élevés.  D’autres ont axé leur intervention sur le coton, et ont félicité certains pays ayant récemment annoncé leur intention d’améliorer les conditions d’accès aux marchés du coton et des produits du coton en provenance des pays les moins avancés, mais ont appelé les Membres à respecter leur engagement de réduire les subventions au coton qui ont des effets de distorsion des échanges dans une proportion plus importante que pour les autres produits agricoles.

Plusieurs intervenants ont parlé de “marginalisation” des pays en développement et des pays les moins avancés qui n’ont pas pu tirer profit du système commercial.  Il a également été question du coût élevé du financement nécessaire pour l’exportation.  Des représentants de pays plus petits à revenus intermédiaires ont fait observer qu’ils étaient exclus de l’accès au financement du fait que seul le produit intérieur brut (PIB) par habitant était pris en compte pour déterminer leur admissibilité au lieu d’inclure d’autres indicateurs tels que l’indice de développement humain (IDH).

La majorité des orateurs ont salué les décisions que les Ministres s’apprêtaient à prendre sur les questions relatives aux pays les moins avancés.  Ils ont souligné à nouveau l’importance de l’Aide pour le commerce. Et plusieurs ont réitéré la demande visant à renforcer le Comité du commerce et du développement de l’OMC et à établir un système de surveillance de la mise en œuvre des dispositions relatives au traitement spécial pour les pays en développement.

 

Négociations du Programme de Doha pour le développement

Le Directeur général de l’OMC, M. Pascal Lamy, qui préside le Comité des négociations commerciales, a appelé les Membres à travailler de façon pragmatique sur le Programme de Doha pour le développement (Cycle de Doha) au cours de l’année à venir afin d’identifier les questions susceptibles d’être résolues plus rapidement et de déterminer la manière de traiter les autres questions plus difficiles à régler.

L’un des dangers, a-t-il mis en garde, est que les Membres passent trop de temps à discuter de ce qui est à “portée de main” — c’est-à-dire les questions susceptibles de faire l’objet d’un accord plus rapidement.  Plutôt que de se mettre à travailler à ces questions, les Membres se contenteraient de tourner autour de l’arbre pour choisir les fruits se trouvant à portée de main, une métaphore reprise par d’autres Ministres.

M. Lamy a dit que les Membres étaient généralement d’accord sur le diagnostic concernant l’impasse du Cycle de Doha et qu’ils partageaient la même volonté de conclure les négociations par l’adoption d’un paquet global (“engagement unique”).  Il leur restait à trouver le moyen de réduire l’écart entre leurs divergences et cette volonté.

Les Ministres et autres chefs de délégation s’accordaient à dire que l’impasse dans laquelle se trouvaient les négociations était décevante et que l’objectif final devrait être de parvenir à l’adoption d’un paquet global selon le principe de l’“engagement unique”, même si certaines questions étaient traitées en premier.

Les questions citées le plus souvent comme susceptibles de donner lieu à un accord rapide étaient la facilitation des échanges et l’accès aux marchés en franchise de droits et sans contingent des exportations des pays les moins avancés.

Toutefois, il y avait des divergences concernant l’importance à donner à ces questions.  Par exemple, certains pays en développement ont souligné l’importance de la libéralisation des échanges, d’autres ont mis en avant la nécessité d’un traitement spécial qui leur permettrait d’augmenter les droits ou les subventions ou d’adopter d’autres mesures commerciales (“marge de manœuvre”) et d’autres encore se sont plaints du fait que l’absence de conclusion du Cycle de Doha laissait aux pays une marge de manœuvre pour augmenter les droits et les subventions.  Certains pays ont dit que les restrictions frappant les exportations de produits alimentaires devraient être interdites.

Plusieurs intervenants ont dit que l’agriculture devrait occuper une place centrale dans les négociations et devrait être prise en compte dans toute tentative d’accord rapide parce que les subventions et les obstacles au commerce dans ce secteur avaient de graves effets de distorsion sur les marchés et que l’agriculture était essentielle pour le développement de nombreux pays. Plusieurs pays en développement ont dit que les Membres devaient tenir compte de la déclaration ministérielle du groupe des “Amis du développement” (document WT/MIN(11)/17).

Comme lors des sessions précédentes, plusieurs délégations ont formulé des observations sur les propositions  tendant à ce que l’OMC engage l’examen de nouvelles questions, comme celle du changement climatique.  Certains y étaient favorables.  D’autres ont dit que l’examen de nouvelles questions ne devait être envisagé qu’après la conclusion du Cycle de Doha.  Certaines délégations se sont opposées à l’introduction de la question du changement climatique à l’OMC, arguant que cette dernière était une organisation dédiée au commerce et non à l’environnement.

Processus. Plusieurs Membres ont mis l’accent sur la manière dont les négociations étaient menées.  Certains ont simplement réaffirmé l’importance de faire en sorte que les négociations soient “transparentes” (communication de tous les renseignements à tous les Membres), “inclusives” (participation de tous les Membres) et fondées sur une approche “ascendante” (que les idées viennent des Membres et ne leur soient pas imposées).

D’autres ont été plus loin et se sont plaints que le document contenant les “éléments pour des orientations politiques” ne reflétait pas les vues de tous les Membres parce que certains n’étaient pas représentés (voir aussi “Position sur le document “Éléments possibles pour des orientations politiques””, document WT/MIN(11)/W/4). Ils ont prévenu qu’il leur serait difficile de faire preuve de flexibilité dans les négociations à venir si le système de négociation restait inchangé.  (Le Président du Conseil général, M. Yonov Frederick Agah, Ambassadeur du Nigéria et le Directeur général de l’OMC, M. Pascal Lamy ont expliqué l’origine du document le 24 novembre 2011et le 30 novembre 2011.)

 

(Partie de la déclaration finale du Président faisant l’objet d’un consensus)
Éléments pour des orientations politiques

WT/MIN(11)/W/2
1er décembre 2011
CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE
Huitième session
Genève, 15 — 17 décembre 2011

Conformément à la procédure convenue à la réunion du Counseil général le 30 novembre 2011, le document ci-après est distribué aux Membres et sera transmis au Président de la Conférence ministérielle pour inclusion dans la partie de sa déclaration faisant l’objet d’un consensus.

Importance du système commercial multilatéral et de l’OMC

1. Les Ministres soulignent la valeur du système commercial multilatéral fondé sur des règles et conviennent de le renforcer et de le rendre mieux adapté aux besoins des Membres, en particulier dans l’environnement économique mondial actuel difficile, afin de stimuler la croissance économique, l’emploi et le développement.

2. Les Ministres soulignent que le rôle de l’OMC dans le maintien de l’ouverture des marchés est particulièrement crucial compte tenu de l’environnement économique mondial difficile.  L’OMC a un rôle vital à jouer dans la lutte contre toutes les formes de protectionnisme et la promotion de la croissance économique et du développement.  Les Ministres reconnaissent aussi que, comme l’expérience l’a montré, le protectionnisme tend à accentuer le ralentissement de l’économie mondiale.  Les Ministres reconnaissent pleinement les droits et obligations des Membres dans le cadre de l’OMC et affirment leur détermination à résister vigoureusement au protectionnisme sous toutes ses formes.

3. Les Ministres soulignent l’importance des travaux des organes ordinaires de l’OMC y compris de leur rôle pour ce qui est de superviser la mise en œuvre des accords existants, d’éviter les différends et d’encourager la transparence grâce à la surveillance et à la présentation de rapports, et en tant qu’enceinte pour l’examen des questions liées au commerce soulevées par les Membres.  Les Ministres demandent que leur fonctionnement soit renforcé et amélioré.

4. Les Ministres reconnaissent l’atout important que représente le système de règlement des différends de l’OMC et s’engagent à le renforcer, y compris en achevant les négociations sur le réexamen du Mémorandum d’accord sur le règlement des différends.

5. Les Ministres se félicitent de l’accession à l’OMC du Vanuatu, du Samoa et de la Fédération de Russie et reconnaissent la contribution de l’accession au renforcement du système commercial multilatéral.  Les Ministres demeurent déterminés à s’employer à faciliter les accessions, en particulier celles des pays les moins avancés (PMA).

Commerce et développement

1. Les Ministres réaffirment que le developpement est un élément central des travaux de l’OMC.  Ils réaffirment aussi le lien positif entre commerce et développement et demandent que des travaux ciblés soient réalisés au Comité du commerce et du développement (CCD), qui doit mener ces travaux conformément à son mandat et faire rapport sur les résultats obtenus aux Ministres à la neuvième session.  Les Ministres demandent que les Membres de l’OMC rendent pleinement opérationnel le mandat du CCD en tant que point focal pour les travaux relatifs au développement.

2. qui doit mener ces travaux conformément à son mandat et faire rapport sur les résultats obtenus aux Ministres à la neuvième session.  Les Ministres demandent que les Membres de l’OMC rendent pleinement opérationnel le mandat du CCD en tant que point focal pour les travaux relatifs au développement.

3.Les Ministres reconnaissent les besoins des PMA et s’engagent à faire en sorte que la priorité voulue soit donnée aux intérêts des PMA dans les travaux futurs de l’OMC.  À cet égard, ils ont pris des décisions concernant l’accession des PMA dans le document WT/COMTD/LDC/19, la prorogation de la période de transition pour les PMA prévue à l’article 66:1 de l’Accord sur les ADPIC dans le document IP/C/59/Add.2, et la dérogation pour les services en faveur des PMA dans le document TN/S/37. Les Ministres demandent aussi instamment que la Décision 36 de l’Annexe F de la Déclaration ministérielle de Hong Kong de 2005 sur les mesures en faveur des PMA soit pleinement mise en œuvre.  Les Ministres prennent note aussi avec satisfaction du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA pour la décennie 2011-2020.

4. Les Ministres confirment leur attachement au dialogue en cours et leur volonté de faire avancer l’exécution du mandat énoncé au paragraphe 11 de la Déclaration ministérielle de Hong Kong qui est de traiter le coton “de manière ambitieuse, rapide et spécifique” dans le cadre des négociations sur l’agriculture.  Les Ministres soulignent l’importance de la présentation régulière de rapports sur le coton et invitent le Directeur général à continuer de présenter des rapports périodiques sur les aspects du coton relatifs à l’aide au développement à chaque Conférence ministérielle.  Les Ministres se félicitent des travaux actuellement menés dans le cadre du processus consultatif du Directeur général pour faire progresser les aspects du coton relatifs à l’aide au développement.

5. Les Ministres réaffirment que les dispositions relatives au traitement spécial et différencié font partie intégrante des Accords de l’OMC et qu’ils sont déterminés à remplir le mandat donné à Doha, à savoir les examiner en vue de les renforcer et de les rendre plus précises, plus effectives et plus opérationnelles.  Les Ministres conviennent d’accélérer les travaux en vue de finaliser le mécanisme de surveillance pour le traitement spécial et différencié.  Ils conviennent aussi de faire le point sur les 28 propositions axées sur des accords particuliers figurant à l’Annexe C du projet de texte de Cancún en vue de l’adoption formelle des propositions convenues.

6. Les Ministres prennent note des progrès accomplis en ce qui concerne l’Aide pour le commerce et du troisième Examen global de l’Aide pour le commerce. Ils conviennent de maintenir, au‑delà de 2011, l’Aide pour le commerce à des niveaux qui correspondent au moins à la moyenne de la période 2006‑2008 et de travailler avec les banques de développement pour assurer la disponibilité du financement du commerce pour les pays à faible revenu.  Les Ministres réaffirment leur engagement de financer le Fonds global d’affectation spéciale de l’OMC d’une manière prévisible et en temps voulu pour permettre au Secrétariat de continuer à fournir l’assistance technique et le renforcement des capacités requis.

7. Les Ministres reconnaissent la coopération de l’OMC avec d’autres organisations qui s’occupent du développement, en particulier le Centre du commerce international (ITC). Les Ministres réaffirment le rôle joué par l’ITC pour ce qui est d’améliorer et de renforcer les institutions et politiques d’appui au commerce en faveur des efforts d’exportation, et d’accroître la capacité d’exportation des entreprises en réponse aux possibilités commerciales.  Les Ministres encouragent l’ITC à soutenir les pays en développement et à les aider à traiter les questions relatives à l’environnement commercial et à l’accès aux marchés qui affectent le secteur privé.

Programme de Doha pour le développement

1. Les Ministres regrettent profondément que, malgré un engagement total et des efforts redoublés depuis la dernière Conférence ministérielle pour conclure l’engagement unique dans le cadre du Programme de Doha pour le développement, les négociations soient dans l’impasse.

2. Les Ministres reconnaissent qu’il y a des différences notables de point de vue quant aux résultats possibles que les Membres peuvent obtenir dans certains domaines de l’engagement unique.  Dans ce contexte, il est peu probable que tous les éléments du Cycle du développement de Doha puissent être conclus simultanément dans un avenir proche.

3. Malgré cette situation, les Ministres demeurent déterminés à œuvrer activement, d’une manière transparente et inclusive, en vue d’une conclusion multilatérale positive du Programme de Doha pour le développement conformément à son mandat.

4. À cette fin et pour permettre des progrès plus rapides, les Ministres reconnaissent qu’il est nécessaire que les Membres étudient de manière plus approfondie différentes approches de négociation tout en respectant les principes de la transparence et de l’inclusion.

5. Dans ce contexte, les Membres s’engagent à faire avancer les négociations, là où des progrès peuvent être réalisés, y compris en mettant l’accent sur les éléments de la Déclaration de Doha qui permettent aux Membres de parvenir à des accords provisoires ou définitifs sur la base du consensus avant la pleine conclusion de l’engagement unique.

6. Les Ministres soulignent aussi qu’ils redoubleront d’efforts pour étudier les moyens qui peuvent permettre aux Membres de sortir des impasses les plus critiques et fondamentales dans les domaines où il a été particulièrement difficile d’arriver à une convergence multilatérale.

7. Les Ministres soutiennent que, dans les négociations, ils poursuivront leurs travaux sur la base des progrès déjà accomplis.  Les Ministres affirment que tout accord conclu, à tout moment, devra respecter pleinement la dimension développement du mandat.

 

Déclaration finale du Directeur général, M. Pascal Lamy

Monsieur le Président
Mesdames et Messieurs les Ministres
Mesdames, Messieurs

Un proverbe russe dit qu’“il ne faut pas scier la branche sur laquelle on est assis”.  C’est un dicton qui s’applique bien en tant de crise, lorsque les gouvernements cherchent des mesures drastiques pour faire face aux importants problèmes économiques et sociaux.

Dans ma déclaration liminaire, j’ai parlé de turbulence et d’instabilité, de chômage en hausse et de gains de développement de plus en plus évanescents.  Des signaux sérieux et inquiétants de ralentissement économique et d’isolationnisme rappellent à certains l’époque qui a précédé la dépression des années 1930.  C’est du moins en partie au système commercial multilatéral incarné par l’OMC qu’incombe la responsabilité de faire en sorte que l’histoire ne se répète pas.

Nous avons entendu dire pendant la Conférence ministérielle que l’OMC fait partie de la solution à la crise dès lors que vous êtes tous collectivement déterminés à tenir en échec les forces protectionnistes, dans le respect des règles de l’OMC.

Au cours des deux jours et demi qui viennent de s’écouler, vous avez pris des décisions importantes et discuté de questions pertinentes.  Nous avons maintenant accueilli quatre nouveaux Membres dans notre famille — le Monténégro, la Russie, le Samoa et le Vanuatu — et certains d’entre vous se sont mis d’accord sur l’AMP.  Vous avez aussi pris des décisions revêtant une importance spécifique pour les PMA lesquels représentent une large proportion de nos Membres.  Permettez-moi de souligner ici la décision concernant la simplification des procédures d’accession pour les PMA qu’il nous faut maintenant rendre opérationnelle.  Des discussions bilatérales entre le Groupe Coton-4 et certains Membres ont contribué à faire avancer la question du coton même s’il reste beaucoup à faire pour exécuter le mandat du PDD à ce sujet.

Lors des trois séances de travail tenues parallèlement à la plénière, vous avez discuté de quelques-unes des questions les plus pressantes à l’ordre du jour du commerce multilatéral et il est clair que notre Organisation a du pain sur la planche pour les deux années à venir.  Qu’il s’agisse d’améliorer la fonction de surveillance de l’OMC, d’obtenir des résultats concrets au titre du programme de l’Aide pour le commerce, de mieux comprendre le rôle de l’OMC au regard des autres défis mondiaux ou qu’il s’agisse de travailler pour conclure les accessions parvenues à maturité, les Membres ont beaucoup à faire.

Nous avons également tenu un débat approfondi sur le PDD, qui illustre la fonction législative de l’OMC.  Le PDD — tant de fois enterré, vilipendé comme étant une négociation du passé, décrié comme étant un échec — est d’autant plus important aujourd’hui où une crise encore plus grave se profile qu’il ne l’était dans le passé.  Vous avez fait un premier pas lors de cette conférence en reconnaissant qu’il y a une impasse et qu’il faut explorer plus avant différentes approches de négociation compatibles avec les principes d’inclusion, de transparence et d’une approche ascendante de nos travaux.  C’est exactement ce qu’il faut faire maintenant:  entreprendre l’examen de ces approches et nous remettre au travail.  Ce faisant, vous montrerez que vous vous souciez du système commercial multilatéral, que vous vous souciez de l’OMC et que vous êtes prêts à contribuer à trouver des solutions à la crise économique.

M. le Président,

C’est la dernière Conférence ministérielle ordinaire à laquelle je participe en qualité de Directeur général.  Mon seul objectif dans cette Organisation a été et reste le souhait sincère et authentique de la voir plus solide et prospère, plus efficiente, inclusive et pertinente.  Je suis donc bien placé pour dire clairement et sans réserve ma pensée, ce que j’ai d’ailleurs toujours fait comme le savent ceux qui me connaissent.

Je suis profondément convaincu qu’il faut que l’OMC reste forte et pertinente.  Qu’elle atteigne les objectifs inscrits dans son mandat, à savoir le relèvement des niveaux de vie et la réalisation du plein emploi et d’un niveau élevé toujours croissant du revenu réel et de la demande effective, et qu’elle contribue au développement durable, comme prévu dans l’Accord de Marrakech.

Je suis plus que jamais convaincu que le courage et la volonté politiques peuvent faire la différence et aider à surmonter les difficultés.  Je suis plus que jamais convaincu qu’une attitude attentiste ne sera pas profitable.  L’absence de convergence que l’on observe aujourd’hui sur certaines questions ne se réglera pas d’elle-même avec le temps.  J’exhorte tous les Ministres et toutes les délégations à se mettre immédiatement au travail dans un esprit créatif et constructif, comme vous savez pouvoir le faire lorsqu’il existe la volonté politique nécessaire.  Surtout, gardez à l’esprit que vous ne devez en aucun cas scier la branche sur laquelle vous êtes assis!

M. le Président,

Permettez-moi alors qu’approche la fin de cette Conférence de vous exprimer mes plus sincères remerciements pour avoir présidé cette réunion ministérielle avec tact et fermeté.  Vos compétences professionnelles en tant que négociateur et politicien avisé ont contribué de manière essentielle au succès de la Conférence.  La communauté de l’OMC vous en est très reconnaissante et remercie également vos Vice-Présidents;  le Ministre suisse, M. Johann Schneider-Ammann;  le Ministre malaisien, M. Mustapa Mohamed et le Ministre de la Trinité-et-Tobago, M. Stephen Cadiz.

Mes remerciements vont aussi à l’Ambassadeur Fred Agah, Président du Conseil général, qui a dirigé les préparatifs de la Conférence d’une manière particulièrement compétente, équilibrée et professionnelle.  Je rends aussi hommage aux autorités suisses qui, avec leur discrétion et leur compétence habituelles, nous ont aidés pour les arrangements concernant la sécurité et autres aspects logistiques de la Conférence.  Enfin, M. le Président, permettez-moi de remercier le personnel du Secrétariat de l’OMC pour la compétence et le dévouement dont il a fait preuve pour organiser cette Conférence.  Nombreux sont ceux qui, à tous les niveaux du Secrétariat, ont travaillé de manière intensive pendant des semaines, voire des mois, pour assurer le succès de la réunion.  Leur rôle n’est pas toujours très visible mais il est essentiel et il mérite votre gratitude et la mienne.

Un dernier message, M. le Président, concernant les problèmes techniques rencontrés à la séance d’ouverture de cette Conférence.  Suite à ce contretemps, nous avons négocié un rabais sur le prix de location du Centre de Conférence;  la somme correspondante sera offerte en tant que contribution à l’UNICEF — un cadeau de Noël de votre part à tous les enfants nécessiteux du monde.

M. le Président,

Permettez-moi de saisir cette occasion pour exprimer mes vœux personnels de bonheur et de succès à toutes les personnes ici présentes pour la nouvelle année, que je souhaite bien remplie.

Je vous remercie de votre attention.

 

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